Patrice C.
36, quai des Orfèvres,00000 Adresse inconnue pour le lecteur
France, pays des lecteurs non réifiés
Lettre ouverte à
Monsieur le Directeur
XXX
des Editions Folio-Gallimard
Paris
Célinien convaincu à
dix-huit ans et avéré depuis, j’avais décidé de relire le Voyage au bout de la nuit, chose qui ne m’était pas arrivée depuis
au moins vingt ans. N’en disposant plus, car en ayant distribué plusieurs au
cours de ma vie, j’acquiers donc l’œuvre dans la version que vous proposez
aujourd’hui.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater, une fois rentré chez moi, que le livre n’avait plus l’épaisseur que je connaissais. J’en comprenais très rapidement la raison : pour gagner en pagination, vous aviez « tout simplement », si je puis dire, réduit la force de corps de la police et l’interlignage du texte.
Quelle ne fut pas ma surprise de constater, une fois rentré chez moi, que le livre n’avait plus l’épaisseur que je connaissais. J’en comprenais très rapidement la raison : pour gagner en pagination, vous aviez « tout simplement », si je puis dire, réduit la force de corps de la police et l’interlignage du texte.
Je considère le procédé
comme doublement malhonnête. D’abord parce que vous n’avez pour autant pas
baissé le prix du livre, mais qu’en plus vous gagnez de l’argent sur l’économie
de papier. Vous soumettez donc le lecteur à une double peine en le privant du
confort de lecture auquel il a droit. Je me demande ce qu’en aurait pensé
Céline… Il est vrai qu’il ne s’est jamais privé de dire à Denoël et à Gallimard
(Gaston) ce qu’il pensait d’eux.
Je considère qu’avec
une production purement industrielle et comptable de cette qualité vous ne
tenez pas votre rôle d’acteur du monde littéraire qui est avant tout de donner
accès et envie de lire au plus grand nombre. Que pense de cela le ministère de
la Culture ? La vie et survie de votre entreprise a certes un coût, mais
ne l’imposez pas aux lecteurs qui vous font vivre (quand même).
Je me réserve le plaisir éventuel d’aller envoyer ce « pavé » indigeste dans votre vitrine et vous demande de rectifier le préjudice en me faisant parvenir une ancienne édition digne de ce que l’on appelle un LIVRE.
Puissiez-vous tenir compte de ma remarque et ainsi éviter la mort programmée de la littérature papier au profit des tablettes à laquelle votre production nous conduit.
Je me réserve le plaisir éventuel d’aller envoyer ce « pavé » indigeste dans votre vitrine et vous demande de rectifier le préjudice en me faisant parvenir une ancienne édition digne de ce que l’on appelle un LIVRE.
Puissiez-vous tenir compte de ma remarque et ainsi éviter la mort programmée de la littérature papier au profit des tablettes à laquelle votre production nous conduit.
Cordialement (et c’est
bien payé !),
Patrice C.
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